Pour son 10ème week-end chantant, le chœur Tonalités a vu grand et a invité Mario Ramsamy, la voix du groupe Images, les 28 et 29 janvier derniers. Une soixantaine de bénévoles et 335 choristes ont répondu présents à cette invitation à la (re)découverte du répertoire de l’artiste.
L’équipe musicale – composée de Julie Rousseau, Martin Le Ray et Antoine Houbron au piano – ont défendu Les Démons de minuit de M. Ramsamy, S. Després, P. Mimouni, JL. Pujade, dans une harmonisation revisitée signée Martin Le Ray ; Rendez-nous nos rêves un titre « face B » de JL. Pujade et M. Ramsamy, harmonisé par Brice Baillon et Un peu plus près des étoiles de J. Garcia, interprété par Gold, harmonisé par Sylvain Tardy.
Martin entame ce week-end par le titre
Rendez-nous nos rêves. Peu de choristes connaissaient initialement ce titre mais sa mélodie rythmée devient vite entêtante. Les choristes sont alors transportés dans deux ambiances musicales distinctes, à l’image du texte, contrasté entre les rêves de tout un chacun et la réalité imposée par la société. « Cette chanson, c’est avant tout un coup de gueule contre tous ceux qui nous mentent. L’idée, c’est de leur dire « STOP ! », que l’on veut encore croire en nos rêves » annonce Martin.
Julie apaise ensuite le chœur avec
Un peu plus près des étoiles. « Je veux de la conviction dans ce titre, pas uniquement le côté boîte de nuit ! ». Ce tube est avant tout un message de liberté et d’espoir pour toutes les personnes qui fuient leur pays, leur culture en quête d’un avenir meilleur sans même savoir ce qui les attend ailleurs. « Je veux que l’on puisse ressentir, à travers vos voix, l’histoire de ces boat-people ». Sur ce titre, les choix d’harmonisation sont surprenants ; donnant la mélodie principale aux hommes – ce qui n’est pas pour leur déplaire !
Enfin, Martin « entraine » le chœur pour une redécouverte du tube emblématique du groupe Images :
Les Démons de minuit. Bien loin de la version originale, cette harmonisation restructure complètement le morceau qui devient alors une valse plaintive où le travail d’interprétation prend tout son sens. « Sur cette chanson, je veux souligner le texte et l’histoire de ce pauvre type ». Le choriste est alors amené à vagabonder entre l’intonation « neutre mais pas vide » de l’homme dérivant dans la ville à celle de l’homme « saoul qui parle fort pour s’affirmer ».
Dès le samedi soir, le travail commence à porter ses fruits. Les choristes sont emballés et fredonnent ces airs dans les couloirs et les rues de Vincennes. Lors du concert de Mario Ramsamy, l’aspect découverte est là aussi au cœur du sujet. L’artiste a souhaité créer une ambiance à son image : très intimiste, favorisant l’échange avec le public. Avec une énergie débordante et une incroyable capacité vocale, son plaisir est communicatif ! Le lendemain, il découvre à son tour les versions polyphoniques de ces titres, avec émotion, remerciant les choristes pour ce « petit cadeau de la vie » et soulignant l’importance pour chacun de « vivre nos rêves ».
De leur côté, les choristes sont ravis. Pour Marie qui découvre l’univers choral, ça a été le déclic : elle souhaite maintenant rejoindre un chœur. « Passé la surprise de la grosse fatigue le samedi, ce n’est que du bonheur, ajoute Carine, c’est sûr que ce ne sera pas mon dernier weekend chantant ! ». Les spectateurs aussi sont étonnés, à l’image d’Irina : « Mais vous connaissez ces chants depuis seulement 24h ?! ».
Pour sa toute première fois en tant que pianiste accompagnateur d’un week-end chantant Chanson Contemporaine, Antoine Houbron conclut : « Ce week-end a été un moment de bonne humeur, d’amour et de sourires ; c’est tout à fait dans la logique de Mario Ramsamy ! ».
Mariane PATIN