Pour son 23ème week-end chantant, le groupe « Coup d’Chœur » de Troyes a souhaité rendre hommage aux « Voix du Nord ». Tout au long du week-end, les 143 choristes ont ainsi découvert successivement l’humour de Lénine Renaud avec "Mon pote et mon chien", et la profondeur de Presque Oui avec "Aimons-nous", avant d’entonner le bel hommage d’Alain Souchon aux plages septentrionales, "Le Baiser". Côté équipe artistique, avec Fabrice Pereira à la direction et Antoine Houbron au piano, les ch’tis étaient au rendez-vous. Le Nantais Guillaume Le Ray complétait ce duo nordique : « Je suis breton donc l’alcool et le mauvais temps, ça me connait ! ». Le ton du week-end était donné.
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Aimons-nous (harmonisation de Martin Le Ray) est un appel à la réflexion, à la remise en question. Malgré les coups du sort, est-on capable de faire un bout de chemin ensemble ? « Finalement, l’idée générale de cette chanson peut être expliquée en une phrase extraite du Baiser de Souchon : "si tout est moyen, si la vie est un film de rien, ce passage-là était vraiment bien" » résume Guillaume Le Ray.
Le Baiser (harmonisation de Crystel Galli), c’est l’histoire d’une courte rencontre inattendue, un peu à l’image d’un week-end chantant où l’on partage quelques bons moments ensemble avant de repartir chacun chez soi. Tout au long du titre, la mélodie passe d’un pupitre à l’autre, tandis que les accompagnements à base de « twida » rappellent le vent et le mouvement de l’eau sur les digues. « En mélangeant les pupitres, on instaure un échange de regards qui viennent renforcer le chœur au lieu de le fragiliser » explique Fabrice Pereira.
Mon pote et mon chien (harmonisation de Pierre Marescaux) permet d’amener un peu de légèreté à ce week-end chantant : le « pédigrée », « cou-couche panier » ou « tenir en laisse » sont des expressions associées l’ami plutôt qu’à l’animal. Ici, pas de prise de tête. Les choristes s’amusent. « Au piano, la difficulté de ce titre, c’est de retranscrire l’aspect country/blues guitare de l’original, explique Antoine Houbron. On veut donner la pêche aux choristes… et on dirait que ça marche ! ». À voir la mine des choristes à la pause, il semblerait que l’objectif soit en effet atteint.
Le samedi soir, pour rester dans le thème, Les 7 Mères Veillent s’ont venues compléter ce week-end « Voix du nord » grâce à leur interprétation d’harmonisations à trois voix de femmes. Avec elles, on passe du stéréotype de la femme au foyer dans une adaptation humoristique de « Et si tu n’existais pas » de Joe Dassin à une version plus moderne, 100% féministe et engagée, avec des titres comme « Quand c’est non, c’est non » de Jeanne Cherhal ou « Sumangali » de Clarika. Dans un décor très intimiste, elles invitent le spectateur à entrer dans leur univers et retracent les grands thèmes de leurs vies : leurs émotions de femmes, leurs angoisses de mères, leur complicité entre copines, qu’elles parcourent avec poésie et humour.
Bref, la magie des « Voix du Nord » a opéré pour les participants. Parmi eux, les choristes de Coup d’Chœur ont aussi trouvé là une bonne occasion de se familiariser avec Fabrice Pereira qui, à la suite de Julie Rousseau, reprendra la direction du groupe à la rentrée de septembre. De belles perspectives pour poursuivre le voyage !
Mariane Patin