Tel aurait pu être le crédo du 19ème week-end chantant organisé par Coup d'Choeur le week-end dernier près de Troyes où les femmes y ont été célébrées par près de 130 voix. A quelques encablures de la journée internationale des femmes le huit mars, les troyens n'ont pas ménagé leurs efforts pour prolonger à la fois l'honneur qu'elles méritent et le plaisir de leur compagnie.

Répertoire :
« Rhum pomme » de Juliette, harmonisé par Brice Baillon et dirigé par Marie Belz,
« 13 ans » d'Agnès Bihl, harmonisé par Martin Le Ray et dirigé par Blandine Deforge,
« Rue de la paix » de Zazie, harmonisé par Xavier Vidic et dirigé par Marie Belz

Les femmes ont de l'humour...

Fortement représentées au sein du choeur (quatre pour un homme...hum...les veinards !), ce dernier s'est laissé conduire par la dynamique Marie Belz pour l'apprentissage de « Rhum pommes », chanson de la pétillante Juliette. Pour ce titre de personnage, façon « tenancière de bistrot », Marie joue sur le contraste de l'ambiance d'un café cool accueillant des clients branchouilles et chics pour travailler sur le changement d'interprétation. Que l'on soit débutant ou confirmé, il faut donc se l'approprier avec un petit côté farfelu. « C'est un jeu, cette chanson » assène-t-elle. Alors, chacun y va franco et en quelques essais, on ne peut que sourire aux effets de style du texte. Les femmes ont de l'humour, Juliette le prouve à travers sa plume, Marie le transmet divinement et le choeur le lui rend bien.

 Les femmes ont des convictions...

Marie obtiendra non moins rapidement un résultat surprenant de la part de ses chanteurs en proposant « Rue de la paix », un tube Zazie. Une atmosphère plus rock, plus engagée pour laquelle les 52 altis, 54 sopranes, 11 basses et 14 ténors sont poussés dans leurs retranchements pour revendiquer le texte et dénoncer la société de consommation. La communauté de chanteurs en font des caisses et ça le fait ! Les femmes ont des convictions, Zazie le démontre sur partition, façon Monopoly, Marie en est convaincue et le choeur le lui rend bien.

Les femmes ont de la dérision...

Au tour de Blandine de prendre les rênes du chœur pour célébrer une jeune artiste de la nouvelle scène française, Agnès Bihl. Dans « 13 ans », elle nous raconte un peu les choses de la vie, notamment le regard mâture et ironique qu'elle porte aujourd'hui sur sa propre adolescence. Si on se laisse vite attraper par la musique « berceuse » de la chanson, le texte est en revanche un peu dur mais réaliste. La jeune chef de chœur insuffle toute sa fraicheur pour emporter les chanteurs dans une rythmique qui varie beaucoup, sans démériter, ces derniers domptant rapidement le flot important de paroles. L'effet est là. Les femmes ont de la dérision, Blandine en use et le chœur le lui rend bien.

Les femmes ont du talent...

En guise de récréation du samedi soir, les choristes découvrent le spectacle de Valérie Mischler, artiste habituellement spécialiste des chansons de Bernard Dimey mais qui offre à cette occasion une sélection de ses propres œuvres. Des textes fins et ciselés sur à peu près tous les moments de la vie d'une quadra sensuelle et enjôleuse. Dans un esprit très « music-hall », sa voix tantôt gouailleuse, tantôt charismatique, sert à souhait un répertoire riche et efficace qu'elle n'hésite pas à interpréter en salle au milieu du public, loin de la barrière froide que la scène créé entre elle et ses auditeurs.

 Les hommes ont les femmes...

Comment ne pas citer celui qui pouvait paraître certes bien seul mais en réalité tellement bien entouré...Christophe Allègre a caressé les touches de son piano pendant deux jours pour servir toutes ces femmes...un homme heureux en son harem en quelque sorte...

Si on résume, deux journées de célébration, c'est peut-être encore bien peu car sans les femmes, la musique serait une erreur...

Reportage de Loïc Deschamps

Reportage photos de Daniel Gauchard