Description
Au début des années 50, après une enfance à Alexandrie dans un environnement multiculturel, le jeune Giuseppe Mustacchi arrive à Paris. Très vite, il y fréquente le haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle, le quartier Saint-Germain-des-Prés, où il découvre Georges Brassens : c'est pour lui une révélation, et il adoptera par la suite son prénom en guise de pseudonyme. "Brassens était mon maître", aimait-il à déclarer. Rien d'étonnant donc qu'une chanson rende hommage à l'esprit du moustachu sétois : Les amis de Georges sort en 1974 sur l'album 33 tours éponyme, aux côtés du fameux Sarah (parfois désignée par ses premiers mots "La femme qui est dans mon lit…"). Au même titre que Brassens, Moustaki était rassembleur, à l'esprit contestataire et aux convictions humanistes. En mai 2013, le Métèque a quitté son jardin, en laissant son empreinte dans le patrimoine de la chanson française.
Commentaires techniques
Moustaki dresse le portrait d’une bande de copains avec une pointe de nostalgie : l’utilisation de l’imparfait semble indiquer un temps révolu. L’harmonisation pour 3 voix mixtes prend le parti d’une première partie musicalement très en accord avec l’esprit contestataire des personnages décrits : l’accompagnement du piano traduira le côté rock binaire "sans concession" (presque punk), et les choristes porteront le texte en homorythmie, réécrit sur un débit à la croche. Par quelques questions-réponses sur "wo", le pont emmènera vers un univers de manifestation revendicative, pour se conclure sur la fin d’une époque… A partir du passage en ternaire, la prosodie, toujours homorythmique, devient plus proche de la version originale tandis que le piano intervient en arpèges dans l’aigu. Voilà ainsi Les amis de Georges dépoussiérés, 40 ans après leur naissance !
