Description
Difficile de définir Carmen Maria Vega… Tout d'abord un nom : celui d'une chanteuse née au Guatemala, qui a grandi à Lyon, mais aussi celui d'un duo composé à l'origine de cette interprète délirante et d'un talentueux auteur-compositeur guitariste, Max Lavegie. Plus tard le groupe s'enrichit d'un contrebassiste et d'un batteur, et va enregistrer son premier album "Carmen Maria Vega" en 2009. Mais ce qui dénote vraiment chez les "Carmen", c'est leur détonnant style musical, entre jazz manouche, punk, rock, chanson "traditionnelle"… Ajoutez à cela le talent, l'humour, le don absolu pour la provoc' de leur chanteuse, les textes aiguisés et réalistes servis par Max Lavegie, et vous obtenez un groupe qui a écumé plus de 200 salles de spectacles en 2009-10, et raflé plusieurs prix, dont le 1er prix Barbara 2010. Entre deux interprétations ravagées ou farfelues dont elle a le secret, Carmen Maria Vega se pose, en chanteuse intimiste, empruntant au jazz d'Ella Fitzgerald dont elle revendique l'influence. Du jaune reflète cette ambiance et l'auteur signe là untexte poignant sur l'alcoolisme, fléau terrifiant et ordinaire…
Commentaires techniques
Une découverte que cette chanson de Carmen Maria Vega, qui s’exprime ici dans une valse lente, intimiste, sur un sujet douloureux, l’alcoolisme. L’harmonisation est évolutive : les premiers couplets déclinent un unisson progressif, où chaque pupitre s’additionne aux autres. Les voix d’accompagnement du troisième couplet doivent créer un climat de tension qui prend son sens harmonique à l’abord du troisième refrain. Ce climat de « malaise musical » se poursuit jusqu’au pont, qui propose une intéressante variation harmonique. Tout au long de l’apprentissage, il faut être vigilant à la clarté du texte, et à l’équilibre entre lead et accompagnement, dont souvent les parties sont écrites dans l’aigu des tessitures : c’est donc aussi vocalement que ces parties sont un enjeu… La séparation des sopranes dans le quatrième couplet est liée à leurs respirations, et c’est aussi sur ce point que se joue la réussite du pont qui doit venir bousculer l’univers installé en début de chanson. La fin de la chanson est le miroir du début, où chaque pupitre s’arrête l’un après l’autre, comme un retour à l’origine, pour finir dans un souffle ténu, à peine chanté.