Description
Au milieu des années 2000, la pension de famille de la "nouvelle chanson française" compte en son sein une grande sœur sympa, confidente et légère, sagement rangée entre Vincent Delerm et Lynda Lemay. Avec son troisième album intitulé "L'eau" (2006), Jeanne Cherhal se libère de la convention de la chanson hexagonale grâce à ses mots gracieux et profonds, et une réalisation artistique signée Albin de la Simone. Elle y précise sa personnalité musicale, et sa voix y est souvent utilisée comme un instrument, à l'instar de l'album "Le fil" de sa collègue Camille, sorti en 2005. La référence à l'élément liquide devient hommage poétique dans la chanson éponyme, construite sur un cycle rythmique à 11 temps.
Commentaires techniques
Cette chanson révèle une grande originalité par la construction de son cycle rythmique à 11 temps, extrêmement rare pour des oreilles d’occidentaux, nourries à la pop et aux musiques afro-américaines. Inutile donc de préciser que la difficulté réside dans l’appropriation de ce cycle ! Pour aider ou complexifier la manœuvre (c’est selon), plusieurs patterns de percussions corporelles sont proposés, et pourront servir, du début de l’apprentissage à la restitution en scène de cette chanson organique sur l’élément liquide qui nous constitue. Les mélodies restent très simples, même si quelques dissonances viendront pimenter le cours de l’harmonisation, écrite a cappella pour 3 voix de femmes et une seule voix d’hommes.