Description
En 1977, Brel restait désespérément silencieux. Depuis dix ans, on l'espérait toujours, comme on attend le roi, selon sa propre formule. Dans la baie sauvage d'Hiva Oa, aux Marquises, il mettra la main à ses dernières chansons entre 1975 et le mois d'août 1977, où il retrouvera ses vieux complices Gérard Jouannest et François Rauber pour enregistrer douze titres inédits. Orly, chanson lancinante appuyée par un ostinato angoissant, met le narrateur en position de spectateur d'une scène d'adieu, de déchirure. Jacques Brel use d'une précision littéraire et cinématographique exceptionnelle pour dire tour à tour la fusion passionnelle et la solitude, la fidélité et l'incertitude. En 1978, Brel s'éteindra en France en laissant une oeuvre artistique magistrale...
Commentaires techniques
Orly est une des chansons les plus poignantes de Brel, à travers son texte descriptif et sa musique lancinante et répétitive : un monument à aborder avec méthode ! La structure est piégeuse avec des silences inégaux, des accompagnements très variés, et des possibilités de nuances vertigineuses… Mais c’est évidemment avec grand plaisir qu’une fois ces difficultés surmontées, on peut s’abandonner à sa propre interprétation de ce chef-d’oeuvre. Les accompagnements en ostinato quasi-permanents demandent un soutien sans faille pour recréer le climat pesant de l’aérogare ; le texte froid et descriptif mérite une prononciation sans faille et une mémorisation parfaite ; et la vigilance se porte également sur les départs décalés et les changements harmoniques (notamment pour l’accompagnement instrumental).