Description
Lors d'une tournée en 1967, Barbara passe à Saint-Marcellin, dans l'Isère, en pleine nuit. Elle fait arrêter la voiture, en descend, et revient un moment après. C'était, entre autres villes, à Saint-Marcellin que Barbara, ses frères Jean et Jean-Claude et sa sœur Régine avaient été cachés pendant la guerre. Peu après cet épisode, elle écrira la chanson, qui sera éditée en 1968 sur l'album "Le soleil noir". Barbara, tout au long des interviews qu'elle a données, a été très réticente pour évoquer son enfance, prétextant qu'elle n'en avait aucun souvenir. C'était bien sûr faux : dans ses mémoires inachevés "Il était un piano noir", elle l'évoque longuement. Mon enfance est la seule chanson de tout son répertoire dans laquelle elle exprime des regrets ("Il ne faut jamais revenir au temps béni de son enfance"). Ses autres chansons expriment souvent de la nostalgie, mais jamais de regrets.
Commentaires techniques
Le texte de ce bijou de Barbara est, au début, partagé entre les hommes et les alti, qui chantent également la mélodie à l’unisson "réel" (même octave). Les sopranes, après avoir joué un rôle subtil d’accompagnement dans le grave de leur tessiture, sont à l’honneur dans les passages homophoniques des troisième et quatrième couplets : ces parties peuvent se chanter dans une nuance choisie par le chef de chœur, soit piano en utilisant avec délicatesse les voix de tête et de fausset, soit mezzoforte ou forte, qui peut provoquer une restitution plus “brutale“ et puissante. La souplesse dans le tempo est un atout dans cette chanson, où le texte doit être mis en avant avec une prononciation précise, afin d’en sublimer les sentiments tourmentés.