Description
Cette chanson emblématique du répertoire "monument" qu'a constitué Serge Gainbourg pour Jane Birkin, c'est au premier abord des gimmicks fabuleux que l'on retient à la première écoute, le charnel accent de la chanteuse anglaise qui tente de raconter avec cette fragilité unique, "ce que sont devenues toutes ces idoles"... C'est aussi le titre éponyme de l'album sorti en 1978, à une époque où les grands noms des sixties ont quitté le devant de la scène, comme le raconte la chanson, soit fauchés par les abus d'une célébrité parfois foudroyante, tels Joplin ou Elvis, soit désunis par des excès du même type, tels les Beatles. Cette désillusion, si présente dans l'idée et dans les mots de la chanson, est alors adouci par cette musique si légère et entraînante. En 2004, Philippe Kelly et Marc Beacco décident de réinventer, parmi d'autres, cette chanson en accompagnant Jane Birkin dans une version "Akapela" (titre de leur album) très rafraîchissante : cette harmonisation en est librement inspirée !
Commentaires techniques
Le son feutré de la version originale de cette chanson a été abandonné pour des accents à la fois "sixties"pour les refrains, et plutôt rythm’n’blues pour les couplets. Après une introduction rappelant les plus grandes heures des yéyés, le refrain nous emmène sur une rythmique typique des années 60, portée par les basses, ténors et alti, qui partagent cette belle "responsabilité" ! Les basses continuent de jouer un rôle central harmonique et rythmique dans les couplets, que l’on peut compter à deux temps plutôt qu’à quatre, tandis que les sopranes et les alti se partagent la mélodie principale. La fin du premier couplet présente une difficulté dans le phrasé et dans l’enchaînement avec le refrain suivant. Le deuxième couplet propose des citations différentes du premier, avant de basculer dans une autre tonalité pour le troisième couplet : ici, de légères variations avec le précédent demandent un peu de vigilance, et la fin en douceur et en ralenti peut venir conclure ce voyage dans le temps…