Description
En 1985, après cinq albums parsemés de titres emblématiques comme Petite Marie, Je l'aime à mourir ou La dame de Haute-Savoie, Francis Cabrel frappe fort avec Encore et encore, un succès plus rock qui éclipse le reste de l'album "Photos de voyages" dont il est extrait. Avec de nouveaux musiciens (qui resteront pour les vingt années suivantes), un mixage londonien, une volonté de s'essayer aux sons synthétiques et des thèmes majoritairement inspirés de l'état du monde, ce disque reste aujourd'hui
encore surprenant, et partage des points communs avec son voisin de studio "Sauver l'amour" de Daniel Balavoine. C'est sur une rythmique funky que Tourner les hélicos décrit, un brin désabusé, le confort occidental et son intérêt télévisé "volatil" pour les conflits lointains, tandis que les populations, elles, sont survolées en permanence.
Commentaires techniques
Un Cabrel engagé et funky : voilà la proposition alléchante que cette harmonisation met en relief par une répartition des couplets en dialogue monodique symétrique entre alti et sopranes, se soutenant les unes les autres par une scansion homorythmique sur chaque fin de vers, à la manière des crew hip-hop. Ce travail centré sur la dynamique au service du propos est équilibré par des refrains traités en brefs moments d’imitations entre les pupitres. La voix d’hommes facultative ajoute à l’ensemble une épaisseur harmonique ainsi que des gimmicks animant les espaces laissés libres par la mélodie. Enfin, la coda ad libitum imbrique les voix dans un groove envoûtant s’appuyant sur une référence au Stayin’ alive des Bee Gees : tournoyant !