Avec 220 inscrits, elle a fait exploser le compteur de participants ! Deux ans après le dernier rendez-vous, la chorale Contre ut et marées organisait son 5e week-end chantant, les 9 et 10 février à Périgny, près de La Rochelle. Deux jours où on n’a pas vu le temps passer... Dans la salle décorée de vinyles vintage, la petite équipe de Carole Bertin, capable de transformer en dix minutes un lieu de répé en espace restaurant, a fait preuve d’un vrai sens de l’organisation.

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Accompagnés de Philippe Laroche au piano, Stéphanie Stozicky et Geoffrey Bouthors étaient les maîtres de cérémonie du rassemblement charentais-maritime, qui n’eut rien d’un week-end en charentaises...

Aux manettes sur C’est une chanson (paroles et musique de Philippe Moreau et Hervé Poinas, harmonisations de Martin Le Ray), Stéphanie avertissait d’emblée : « Il faut chanter pour les autres, avec du corps, de l’intention et du regard, sinon on ne va pas y croire. » Dans ce titre, le groupe nordiste Les Mauvaises Langues rend hommage à toutes les chansons et aux émotions qu’elles suscitent. On y croise des extraits de titres bien connus : Les feuilles mortes, C’est un beau roman, Les corons... Une chanson sur les chansons, un peu l’hymne du week-end.

Changement d’atmosphère avec Vivre ou survivre (paroles et musique de Daniel Balavoine, harmonisation de Geoffrey Bouthors), dirigé par Geoffrey, une première en week-end pour lui avec Chanson Contemporaine. Ce titre resté dans l’inconscient collectif évolue au rythme de son auteur, trop tôt disparu. « Il faut quelque chose de percussif et d’ouvert, une attitude rock un pied devant comme Johnny » suggère le chef, qui retrouve là un univers familier et savoure ce rôle de direction, nouveau pour lui depuis six ans : « Musicien et chanteur, j’ai essayé la formation de chef de choeur et cela m’a plu. Je n’avais pas du tout prévu ça dans mon chemin. »

« Une poésie tendre mais pas chamallow »

Le choeur joue le jeu sans broncher, en apprenant souvent de tête. « Quand on peut bouger, c’est plus facile de vivre le chant » estime Béatrice, de Nantes. « Ce que j’entends est magnifique. Les chefs sont au top. Leurs gestes et astuces nous font avancer. » Venu de Saintes, Guy, bientôt 75 ans, approuve : « Ils savent nous mettre dans leur main, nous modeler, nous remettre sur les rails avec délicatesse. » L’humour reste aussi une recette inusable pour réveiller les choristes : « C’est super mais maintenant, on va le chanter en moins dépressif » glisse Geoffrey. « Là, ça groove comme un tank allemand » se désole Stéphanie en souriant... Les harmonisations, toutes à trois voix, ont aidé à donner à l’ensemble un son plus homogène, efficace et pêchu.

Le grand cerf-volant (paroles de Gilles Vigneault, musique de Robert Bibeau et Gilles Vigneault, harmonisation de Christophe Allègre), 3e titre du week-end, s’aventure dans le monde poétique du chanteur québécois, revisité par son compatriote Fred Pellerin, qui met en valeur le texte, avec des arrangements épurés. « Une poésie tendre mais pas chamallow » précise Stéphanie, à la direction. « On n’a pas besoin de partitions, seulement de nos ailes (les bras) pour voler, mais version hirondelle, pas aigle royal. »

Samedi soir, les trois belles voix féminines des Sugar Friends, accompagnées de trois musiciens, nous ont emmenés dans l’univers swing jazz des années 30 à 60 ou de tubes plus récents. Un concert bourré d’énergie, sautillant et léger. Durant deux jours, l’énergie n’a pas manqué non plus à l’équipe de Contre ut et marées, louée pour sa gentillesse et sa bonne humeur. Vivement 2020 !

Jean-François Vaizand