Les 16 et 17 mai près de La Rochelle, 95 choristes motivés ont savouré le bonheur d'apprendre en chantant des titres aux univers contrastés, de Biolay à Brel et aux Ogres de Barback. Une 3e édition qui a enthousiasmé les participants.
Répertoire
"Rue de Panam", de Alice, Samuel, Mathilde et Frédéric Burguière, harmonisé par Martin Le Ray et dirigé par Maud Galichet.
"Bruxelles", de Jacques Brel, harmonisé par Christophe Allègre et dirigé par Stéphanie Stozicky.
"Ton héritage", de Benjamin Biolay, harmonisé et dirigé par Maud Galichet
Il aura fallu toute l'énergie des bénévoles de la chorale Vincennoise « Tonalités » pour faire de ce deuxième rendez-vous chantant de la saison un véritable succès. Leurs six mois de préparation avaient déjà porté leurs fruits avant même les premières notes puisque ce sont 350 passionnés de chant choral qui s'y sont retrouvés pour « partager l'amour de la chanson, faire des rencontres et découvrir les techniques de chefs de chœur chevronnés» comme l'explique Sandra, bénévole. Sandrine Brillante, présidente, ne cache pas sa satisfaction : « On s'était dit, à 300, ce sera super. Ils sont 350...c'est plus que super ! ».
C'est Marie Belz qui ouvre la session avec « L'opportuniste », titre « patrimoine » de la chanson française. Si l'air est connu de tous, le défi consiste à renforcer son côté engagé dans l'interprétation et à faire résonner les consonnes pour en saisir tout le sens. « Pour cette chanson, il faut aller directement dans l'énergie et la puissance » confie-t-elle. Sans trop d'efforts, elle obtient rapidement du chœur l'effet attendu. Il la suit à la trace. « Ils sont super bosseurs, volontaires, attentifs. Certains se mettent même debout d'emblée sans que je leur demande. Ils sont dans la même volonté que moi ».
Au programme figuraient trois titres issus de trois univers bien différents. "Rue de Panam", proposé par Maud, nous emmène, sous un air de valse entraînant, à regarder la misère située à deux pas des grands boulevards de notre capitale. Dans ce choc des images, on reconnaît la vision lucide et contrastée des Ogres de Barback, pour qui la fibre artistique rejoint l'engagement citoyen. "Bruxelles", dirigé par Stéphanie, se situe, quant à lui, au rayon patrimoine. Il parle de la ville natale de Brel, le chanteur s'inspirant d'une gravure du début du XXe, vue chez sa grand-mère : un titre pêchu et "sportif", que le rythme de la marche, tout en endurance, aide à interpréter dans sa dynamique. Enfin, "Ton héritage", sous la baguette de Maud, restera la belle découverte du week-end. Dans ce titre bouleversant, Benjamin Biolay rappelle qu'au-delà des gènes, les émotions et les comportements font eux aussi partie du testament.
Présidente de "Contre ut et marée", Carole Bertin affichait un sourire de satisfaction à l'issue du week-end, admirative devant le savoir-faire des chefs : "Elles nous ont emmenés là où elles voulaient. Maud pouvait même nous faire chanter la danse des canards..." Emilie, 27 ans, commerciale, qui n'avait plus pratiqué le chant choral depuis six ans et s'apprête à intégrer "Contre ut et marée", avoue s'être inscrite en découvrant l'existence de ce week-end sur Internet, sans savoir en quoi il consistait. "Quelle surprise" avoue-t-elle après "ces deux jours à chanter sur de belles chansons, parfois inconnues". Elle insiste sur le professionnalisme de l'équipe musicale, avec en commun "le plaisir de nous faire partager leur passion et leur joie de vivre, le plaisir de chanter tout simplement", et sur l'ambiance familiale. "Je suis repartie pleine d'enthousiasme et d'énergie" conclut-elle, bien résolue à revivre un week-end chantant à la première occasion.
Reportage de Jean-François Vaizand
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